Les
flibustiers préparent très soigneusement leurs
expéditions. Dans chaque port ils ont des espions qui les renseignent
sur les cargaisons et l'armement des navires en partance. Ils emploient
des navires rapides, des sloops ou des brigantins, qu'ils dérobent dans
les ports des Antilles, et avec
lesquels ils peuvent approcher les lourds bateaux à voiles carrées des
Espagnols. Ils connaissent merveilleusement vents, courants,marées
et tempêtes.
Le moment le plus délicat d'une attaque en mer c'est l'approche du navire
ennemi. Inférieurs en artillerie, les pirates déploient un incroyable
éventail de ruses. Parfois, on arbore un pavillon ami. Autre attrape-nigaud
: l'équipage et les canons donnent de la gîte au bateau et après avoir
baissé les voiles, quelques hommes lancent des signes de détresse. Parfois,
on couche les hommes sur le tillac, pour faire croire à l 'adversaire
qu'il n'y qu'une poignée de marins à bord.
Avec la généralisation des lunettes
de marine, il faut penser à d'autres subtilités : demande de vivres,
appel de détresse, déguisement de l'équipage qui revêt des uniformes de
la marine espagnole.
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